Une toute petite mise à jour, mais une mise à
Une toute petite mise à jour, mais une mise à jour quand même. Venez découvrir les images de notre couple préféré, j'ai nommé Sheena et Zélos!
Une toute petite mise à jour, mais une mise à jour quand même. Venez découvrir les images de notre couple préféré, j'ai nommé Sheena et Zélos!
Pas grand chose de nouveau en ce vendredi 23 février 2007, juste une petite parodie tout droit sortie des studios "Toast Production" que vous connaissez pour les Tales of Doodles.
Vous décrouvrirez les plus grands secrets de Lloyd, qu'il dévoile en exclusivité pour vous^^
Deux nouvelles illustrations de la fic "Ce que nous dicte le coeur" de Naikkoh sont désormais disponibles, ainsi qu'un nouveau dessin de Zélos et Sheena.
Lloyd, Génis et
Régal avaient suivit à distance l’armée personnelle du Pontife jusqu’à ce
qu’elle pénètre avec fracas dans le village de ninja.
Ils étaient à
présent dissimulés derrière les premiers buissons de la lisière de la forêt de
Gaorrachia, mettant une tactique au point. Ils s’attendaient à entendre d’un
instant à l’autre des plaintes déchirantes. Il n’en fut rien. Les rumeurs d’une
bataille leur parvenait effectivement aux oreilles mais cela n’avait pas du
tout l’air d’une attaque éclair prenant par surprise les villageois. Perplexes
et poussés par la curiosité, tout trois s’avancèrent vers la palissade qui
ceignait Mizuho et qu’ils entreprirent d’escalader.
Mais l’avantage
de la surprise qu’avaient eu les ninjas, s’amenuisait à mesure que les minutes
passaient. Ils n’étaient pas assez nombreux et malgré toute l’ardeur qu’ils
mettaient au combat, les gardes pontificaux affluaient encore et toujours. A
croire que c’était la milice du Pontife toute entière qui leur avaient été
envoyée.
Lloyd jeta un
coup d’œil furtif vers ses compagnons, tendus et prêts à l’affrontement. Ils
échangèrent un hochement de tête et sautèrent à l’intérieur de l’enceinte. Le
jeune épéiste tira ses deux katanas de leurs fourreaux dans un chuintement vif,
Génis resserra sa prise sur son kendama en tremblant un peu et Régal affichait
un regard déterminé. Puis ils s’élancèrent ensemble dans le fracas des armes et
des corps entremêlés.
Lloyd se baissa
afin d’éviter la large lame de son premier adversaire en armure et lui porta un
puissant coup d’estoc, se détendant tel un ressort. Son arme acérée s’enfonça
entre deux plaques de métal et l’homme s’effondra sur lui-même dans un atroce
gargouillis auquel Lloyd ne fit pas attention. Génis, petit magicien au milieu
de la mêlée puisait dans le mana environnant, murmurant à mi-mot son
incantation, Régal lui assurant protection et ne le quittant pas d’une semelle.
Un cercle magique mauve se dessina soudain sous les pieds du jeune garçon
tandis que l’électricité statique emplissait l’air ambiant, le faisant crépiter
de fureur.
-
Indignation ! hurla Génis avec force.
Et ce furent
les derniers mots que les gardes pontificaux entendirent avant d’être balayés
par l’énergie destructrice qui venait de s’abattre sur eux.
Cependant la
place ne resta pas nette bien longtemps, d’autres venant aussitôt remplacer ceux
qui étaient tombés.
Les archers du
bataillon venaient de tirer une nouvelle volée de flèches enflammées qui
embrassèrent instantanément les toits de bois et de chaume des modestes
maisons. Les ninjas postés sur les toitures furent rapidement encerclés par les
hautes flammes, piégés. Leurs compagnons à terre s’empressèrent alors de leur
prêter main forte, mais leurs adversaires avaient l’avantage du nombre.
Lloyd, Génis et
Régal tentèrent de se rapprocher du lieu d’agitation à grand renfort de taille
en tout sens. A chaque pas, un nouvel adversaire venait leur barrer la route,
rendant leur progression de plus en plus difficile. Le feu, quant à lui,
progressait toujours et une odeur atroce et étouffante vint prendre les
combattants, assaillants et assaillis sans distinction, à la gorge. Délaissant
leur combustible habituel, les flammes avaient fini par venir lécher les chairs
des malheureux pris au piège sur les toits. Surpris et affolés par l’horreur
que cette odeur impliquait, les ninjas et le groupe de l’Elue réduit à trois de
ses membres n’hésitèrent qu’une seconde avant de reporter leur attention sur la
bataille. Toute perte de vigilance et de concentration pourrait leur être
fatal, tous en avaient conscience.
« Orochi !
s’exclama Lloyd en apercevant dans la mêlée l’imposante stature du ninja.
- Lloyd ?!
s’écria-t-il en retour avec étonnement. Que faites-vous ici ?
- On passait
dans le coin et on s’est dis qu’un petit coup de main ne serait pas de trop,
plaisanta le jeune épéiste tout en passant sa lame au travers d’un corps
ennemi.
- Voilà qui
n’est pas de refus ! On commençait un peu à s’ennuyer pour tout dire…,
répondit le ninja sur le même ton. Où sont les autres ?
- On vous
expliquera plus tard. Derrière vous !!! » lança Lloyd.
Il s’apprêtait
à tourner son katana dans cette direction mais le ninja fut plus rapide que
lui. Ses réflexes, aiguisés par des années d’entraînement lui permirent de
passer d’un bond aussi souple que celui d’un félin, au dessus de son assaillant.
Le temps que ce dernier comprenne ce qu’il lui arrivait, il s’écroula mort, un
kunai fiché dans la nuque, à la base de son casque.
- Joli, siffla
Lloyd admiratif.
Il n’avait
jamais vu quelqu’un, à part Sheena peut être, avec des réflexes aussi rapides
et était stupéfait.
Cela ne finira donc
jamais ?s’interrogea Lloyd en essayant de contenir comme il le pouvait
le flot continu des guerriers en armures.
Il commençait à
ressentir sérieusement la fatigue qu’un tel affrontement pouvait provoquer.
Cela n’avait rien à voir avec les combats qu’il avait pu mener jusqu’ici, le
nombre d’attaquants n’étant jamais aussi important. Une petite dizaine tout au
plus, et puis il y avait ses cinq autres compagnons. Il eut une pensée pour
chacun d’eux, en particulier pour Sheena et Colette. Il espérait que
l’invocatrice allait bien et que Raine avait pu l’aider. Il avait beaucoup
d’affection pour elle. Même si elle avait voulu la mort de Colette au début, il
savait que ce choix avait été contraint et forcé par la survie de son propre
peuple et lui était reconnaissant d’avoir allié sa puissance d’invocatrice à
leur cause. Son attachement envers Colette n’était pas feint et une profonde
amitié s’était établie entre les deux jeunes filles. Lloyd appréciait
par-dessus tout sa franchise et son dévouement, ainsi son cœur se serra un peu
à l’idée qu’il ne la reverrait plus si Raine échouait dans son entreprise.
Lloyd secoua la
tête pour chasser cette mauvaise pensée. Bien sûr que Raine allait la sauver.
Elle était la guérisseuse la plus puissante qu’il connaissait. Il était
impossible que le Professeur soit réduit à l’impuissance.
Il projeta
ensuite son esprit vers la jeune Elue de Sylvarant comme si il essayait
d’entrer en contact avec elle. Les battements de son cœur s’accélèrent sans
pour autant que l’ardeur du combat en soit la cause. Il aurait aimé la savoir
près de lui en cet instant, juste en retrait de quelques pas comme à son
habitude. Il avait l’étrange impression d’être amputé d’une partie de lui-même et
cette étrange constatation le troublait. La savoir si mal n’arrangeait pas la
chose, loin de là.
Colette
Ce cri ramena
brusquement l’adolescent à la réalité. Il n’eut que le temps de voir la lame
qui s’abattait vers lui, comme au ralenti. Il était trop tard pour parer. Il ne
pouvait rien faire sinon se préparer au choc. Une bourrade dans l’épaule le déstabilisa.
Le coup passa à quelques millimètres de lui mais un sinistre déchirement
parvint à ses oreilles. Il vit le demi-elfe aux cheveux d’argent tomber en
arrière, les bras en croix, la poitrine entaillée profondément sur toute sa
largeur. Tout s’était passé en quelques secondes mais il avait l’impression que
son ami mit plusieurs longues minutes à s’effondrer.
- Génis !!!
cria Lloyd, incrédule.
Le jeune
épéiste se tourna d’un bloc, la colère s’emparant peu à peu de ses sens. Un
grognement de rage s’éleva de sa gorge et il chargea l’ennemi le plus proche.
Les soldats du
Pontife furent un instant surpris par la manœuvre. Ils se trouvaient à présent
face à un jeune tigre plein de fureur, frappant et enchaînant les attaques avec
une rapidité phénoménale. Aucune lame, aucun coup, aucune botte, ne semblait
pouvoir l’atteindre. Bondissant, virevoltant, il était partout à la fois mais
demeurait cependant insaisissable. Ses deux katanas semblaient être animés
d’une vie propre et chaque coup porté faisait écho à la souffrance qui
étreignait le cœur de Lloyd.
C’était à lui
de protéger Génis, son meilleur ami, et non le contraire. Que pouvait un
magicien face à une arme de poing alors que sa plus grande force résidait dans
le combat à distance ? Il n’avait pas été assez vigilant, il avait relâché
son attention. Erreur impardonnable dans un combat et qui vous coûte la vie.
Ne meurs pas Génis… je t’en
supplie.
Jetant un
rapide coup d’œil en arrière, il aperçut Régal au centre du groupe de ninjas
survivants. Une pâle lumière blanche auréolait ses mains, posées sur le petit
torse ensanglanté du demi-elfe. Ce dernier était inconscient et plus pâle que
jamais, un petit sillon carmin au coin des lèvres. Lloyd se força à détourner
les yeux de cette vision morbide. Ses adversaires semblaient avoir repris du
poil de la bête et il se sentait faiblir. Les muscles de ses bras le faisaient
souffrir et bouger ses épées lui demandait de plus en plus d’effort.
Amelkhar, le
commandant de la milice pontificale, était étonné de voir tant de force et de
résistance chez ce gamin. Sa détermination semblait inébranlable et pourtant
son corps commençait d’ores et déjà à montrer des signes évidents de fatigue.
Le gosse n’abandonnerait pas, il en était certain. Amelkhar sourit intérieurement.
Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas rencontré un adversaire de cette
trempe et cette perspective le faisait frémir d’excitation. D’un revers de sa
lame il fit voler celle de Lloyd. Surpris, ce dernier recula vivement tandis
que son arme vint se planter dans le sol, juste entre les deux combattants.
L’épéiste fronça les sourcils. C’était le premier adversaire qui arrivait à le
désarmer depuis son affrontement contre Kratos dans la tour du Salut de
Sylvarant.
Il ramena son
unique katana devant lui, les deux mains posées sur la garde, en position de
défi. Fermant les yeux un instant il fit appel à tout le Mana qui restait en
lui. Ce coup devait être décisif car il savait pertinemment qu’il ne tiendrait
pas longtemps à ce rythme. Il fallait mettre un terme au combat et Lloyd avait
le sentiment que si il parvenait à défaire le chef, les hostilités prendraient
fin.
Il rouvrit les
yeux et commença à bouger lentement sur le coté droit. Amelkhar fit de même.
Les deux hommes se tournaient autour tel deux fauves en cage, se jaugeant du
regard, en quête du moindre indice indiquant le point faible de l’autre.
Un des soldats
se racla la gorge et ce fût le signal du départ. Les deux adversaires bondirent
l’un vers l’autre. Les armes s’entrecroisèrent. Le katana de Lloyd vint se
coller juste sous la gorge du commandant. La scène semblait figée.
Puis Lloyd
s’écroula à terre, le souffle coupé. Juste avant qu’il ne place sa lame, le
genou d’Amelkhar était venu se ficher dans son estomac, le stoppant dans son
geste. L’air lui manquait et sa vue se troublait. Il avait perdu.
Lloyd ferma les
yeux de rage alors que ses genoux touchaient le sol de terre dure. Ses poumons
le brûlaient douloureusement à cause du manque d’air et un filet de sang
s’écoulait lentement au coin de ses lèvres. La vue brouillé, il tenta de se
mettre debout lorsque qu’il sentit un poids dans son dos l’obligeant à
retourner mordre la poussière avec violence. Le commandant Amelkhar venait de
poser son pied sur les épaules de l’adolescent qui tentait vainement de se
relever. Sa résistance était tellement futile que le visage buriné du chef de
la milice personnelle du Pontife s’étira en un rictus sauvage.
- Et où
crois-tu aller comme ça sale vermine ? cracha-t-il avec une complaisance
feinte
Un coup de pied
vint cueillir Lloyd au niveau de l’abdomen et l’envoya bouler plus loin. Régal et
le petit groupe de ninja serrèrent les poings. Pourquoi s’acharnait-il sur un
homme à terre ? Il avait vaincu… n’était-ce pas suffisant ? Les
soldats les tenaient en respect et ils ne pouvaient espérer venir en aide à
leur ami.
L’épéiste
crachota du sang et se redressa en l’essuyant d’un revers de main. Amelkhar
poussa un grognement rauque et d’un bond, fut sur lui. Un coup porté au plexus
solaire envoya à nouveau l’adolescent à terre. L’homme attrapa de sa large main
gantée la tignasse brune de son jeune adversaire à bout de force et de l’autre
attrapa son épée.
Amelkhar leva
son arme, prêt à frapper. Lloyd sourit à Régal. Il avait échoué, il n’avait pas
réussi à sauver ces gens, et ses amis étaient dans un sale pétrin par sa tendance
à vouloir jouer les héros. Mais il ne regrettait rien. Il avait agit en accord
avec ses convictions jusqu’au bout et il était en paix avec lui-même. Il
n’était tout simplement pas assez fort… Kratos avait raison en fin de compte.
Finalement il ne pourrait pas faire ce qu’il lui avait demandé.
Pardon Colette… je ne pourrais
pas te sauver cette fois…
-NON !
hurla Régal à plein poumons.
Lloyd… ne
meurs pas.
Un coup entre
les deux omoplates, porté du pommeau d’une épée ennemie, le stoppa net dans son
élan et il s’écroula à terre.
-
Lloyyyyd ! s’écria-t-il de désespoir.
Trop tard… rien
ne semblait plus pouvoir arrêter la course de la lame d’Amelkhar vers la nuque
de Lloyd, à présent.
- Jugement sacré !
__________
Génis ! Attaque !
Lloyd se baisse afin d’éviter la
lame de son adversaire.
Armé d’un pic à brochette, il tue
son adversaire rapidement.
Génis, près du barbecue coréen
prépare son attaque, protégé par Régal.
Il se concentre tandis que des
flammes s’élève du barbecue, le faisant crépité de fureur.
Soudain, G se tourne vers ses
assaillants. Son attaque est fin prête…
Mise à jour de la section Fanfiction. La suite de la fic de Naikkoh est enfin arrivée!
Perché sur le
rebord de la falaise, surplombant l’océan, Zélos laissait le vent s’engouffrer
dans ses cheveux. Il ne pensait à rien en cet instant. Son esprit était vide et
il aurait voulu qu’il en soit toujours ainsi. Cela aurait été tellement plus
simple. Tous ces sentiments contradictoires ne seraient pas venus le submerger alors
qu’il avait pris la fuite de la chambre de l’invocatrice quelques instant
auparavant. Haine, colère, amour, et peur se succédaient tour à tour tandis
qu’il tentait de remettre de l’ordre dans ce qui venait de se produire.
Haine contre
cet assassin envoyé par le Pontife qui avait tenté de violer Sheena. Rien que
penser à ce mot, « violer », le faisait bouillir de rage. Un mot si
simple mais pourtant si lourd de conséquences.
Colère envers
lui-même car il n’avait su identifier à temps la menace. Il se sentait si
lamentable. Sa seule consolation était d’avoir pu exploser la tête de cet
homme. Piètre réconfort dans un moment tel que celui-ci.
Amour… oui, il devait
le reconnaître. Il ressentait un doux sentiment pour sa compagne d’arme aux
cheveux d’ébène et au regard en amande, et cet amour naissant le consumait
lentement. Jamais il n’aurait agit de la sorte pour une autre de ses conquêtes,
jamais. Cette femme là le rendait fou et pourtant ne lui courrait pas après. Et
là résidait le dilemme. Il se rendait compte à présent combien il était dépendant
d’elle et cette sensation nouvelle lui faisait peur. Pour la première fois, il
ne contrôlait rien. C’était si agréable et effrayant à la fois… car elle
n’avait pas l’air de partager ses sentiments. Lui qui se vantait de tout savoir
sur les femmes, elle lui avait donné une belle leçon d’humilité. La peur d’être
rejeté lui tordit alors les entrailles. Sa situation était risible : lui
le coureur de jupon invétéré et chouchou inconditionnel de ces dames,
appréhendait de la réponse d’une seule. Il valait mieux pour tout le monde
qu’il tire un trait définitif sur cette histoire. Le pourrait-il
seulement ?
Une voix dans
son dos vint couper sa méditation et le fit sursauter :
« ça y est ? Tu es calmé ?
- Kratos…,
souffla Zélos sans pour autant daigner se retourner.
- Comment as-tu
su que c’était moi ? demanda l’intéressé perplexe.
- Ta voix.
Celle d’un homme… ça ne pouvait être que toi. De plus ton pas lourd est celui
d’un guerrier et non d’un serviteur de la Déesse dont le seul exercice physique
consiste à entretenir le jardin de l’Abbaye. Et puis l’odeur musquée ne peut
pas tromper. Enfin, pourquoi les prêtes viendraient-ils me parler ? Quant
aux filles…, répondit l’Elu laissant sa phrase en suspend.
-Tu n’es pas si
bête finalement », dit Kratos avec un petit sourire en coin.
Zélos haussa
les épaules avec désinvolture, montrant qu’il se fichait bien de ce que l’ange
pensait à son sujet.
Le mercenaire
s’approcha alors pour se placer à sa hauteur et contempla lui aussi l’étendue
bleutée et immense qui s’étalait sous pieds. Pendant quelques minutes, tout
deux ne prononcèrent pas un mot. Chacun laissait son esprit vagabonder.
- Pas question…
vous êtes ma prisonnière mademoiselle… et une prisonnière d’une propreté
douteuse », répondit l’homme d’une trentaine d’années affichant un visage
qu’il s’efforçait de garder impassible.
Elle avait
de longues boucles brunes souples que la brise achevait d’emmêler et était pied
nu. Une simple robe à fines bretelles en mousseline blanche venait rehausser la
blancheur de son teint et lui donner la beauté d’une poupée de porcelaine. Lui
aussi s’était déchaussé et faisait fi de l’eau fraîche qui venait lui lécher
les orteils à chaque vague s’étalant inlassablement sur le sable chaud. Il
souffla pour essayer de chasser les mèches rouges auburn qui lui chatouillaient
le visage et lui obstruaient la vue.
La femme frappait
pour la forme le dos de son ami de ses poings rageurs tandis qu’il pénétrait
dans le flot continu de vagues. Sa compagne protesta avec véhémence et il
attendit de s’être engagé jusqu’aux genoux pour la jeter à l’eau sans crier
gare avec un énorme « sploucth ! » sonore.
- Mais c’est
que tu as grossi ma chère… tu as presque faillit faire déborder la mer,
railla-t-il, s’attendant à la voir surgir d’une seconde à l’autre, trempée et
soufflant comme un phoque.
Seul un
rouleau répondit à sa plaisanterie et elle ne réapparaissait toujours pas.
Le visage de
l’homme devint livide, toute trace d’amusement avait disparu.
-
Anna ! appela-t-il, tremblant d’inquiétude. Anna ! Réponds-moi !
Ce n’est plus drôle là…
Il se
retourna dans tout les sens, en proie à une soudaine peur panique. Mais où
était-elle donc passée ?
Il
s’apprêtait à plonger lorsqu’il se sentit happer vers le fond. Quelque chose
venait de lui attraper les chevilles et il bascula à son tour dans l’eau
froide.
- Voilà ta
juste punition, môssieur l’ange ! Ah, tu fais moins le malin maintenant,
n’est ce pas ? s’écria la voix rieuse d’Anna, triomphante, secouant sa
chevelure trempée.
Kratos
ressortit lentement la tête de l’eau en la toisant d’un regard noir et crachant
l’eau salée qu’il avait dans la bouche. Il se releva avec une lenteur et un
dédain affiché puis étreignit avec force la jeune femme, surprise par cette
soudaine marque d’affection. Ce n’était pas dans le genre de son compagnon
d’être aussi démonstratif. Touchée par ce geste qu’elle appréciait à sa juste
valeur, elle resserra ses bras autour de lui.
« Ne
me refait plus jamais une peur pareille, lui murmura-t-il à l’oreille. Comment
pourrais-je encore continuer à vivre si tu m’étais enlevé à jamais mon
amour ? lui murmura-t-il à l’oreille en la serrant contre lui de toute ses
forces.
- Mais
voyons je ne vais pas disparaître comme ça… ne t’inquiètes donc pas…, dit-elle
de sa voix douce et rassurante.
- Si tu
savais comme je t’aime…, commença l’ange.
-
Chut ! Je le sais déjà, répondit-elle en lui mettant son doigt fin sur la
bouche, l’empêchant de continuer. Rentrons, l’eau commence à être un peu
froide… » //
Devant l’absence de réaction du
mercenaire, il rajouta :
« Ce type
est vraiment pas croyable… Kratos !
- Hein ?
- Ah, tout de
même ! Monsieur réagit…fit l’Elu exaspéré. Tu es venu pour quoi ?
Pour jouer au moralisateur ? Te repaître de mes hypothétiques
remords ? Saches pour ta gouverne que je n’en ai aucun… si c’était à
refaire, je le referais…
- Tu m’as l’air
bien sur de toi », dit Kratos d’un air tranquille.
En apparence, l’homme aux cheveux
auburn gardait une parfaite maîtrise de soi, cependant une tempête se
déchaînait à l’intérieur. Venir ici, sur cette grève, lui avait rappelé des
souvenirs et des émotions qu’il avait cru et aurait voulu oublier. Mais on
n’efface pas comme ça une vie, et encore moins cette vie là. Il savait par
expérience que la vengeance n’était aucunement salvatrice et doutait fortement
que l’Elu de Tésséha’lla échappe à la règle.
« Ne sois
pas trop dur avec toi-même. Elle est juste trop bouleversée pour le moment pour
faire la part des choses, dit Kratos sans regarder le jeune homme roux.
- Mais ce
n’est…, protesta Zélos.
- Je sais très
bien ce que tu peux ressentir, aussi étrange que cela puisse paraître… .
L’impuissance… , murmura le mercenaire, les yeux dans le vague et le visage
emprunt de nostalgie.
Zélos crut même
y déceler une once de tristesse et de regret.
- Pardon ?
demanda-t-il, intéressé malgré tout par les propos de l’ange.
- Le sentiment
d’être faible alors qu’on a subit aucune défaite… n’importe quel personne,
combattant expérimenté, a ressenti un jour cette impuissance face au cours des
choses, qui lui, est immuable. « Aurais-je empêché ceci si il ne s’était
pas passé cela ? ». Autant de questions qui torturent toute une vie
et qui tournent finalement autour d’une seule « Pourquoi ? ».
- Mais ça
aurait pu être empêché ! explosa Zélos. J’avais déjà vu cet homme !
Chez le Pontife en plus ! Si j’avais fait le rapprochement plus tôt, il
n’aurait pas eu le loisir de s’approcher d’elle et de… de…
- C’est une
combattante. Elle a été entraîné à résister ce genre de chose durant sa
formation, répliqua Kratos d’un ton cassant.
- Elle n’était
pas en état de faire quoique ce soit ! gronda l’Elu.
- Tu penses
qu’elle est faible et à besoin de ta protection ? interrogea durement le
mercenaire.
- Non !
Bien sur que non ! Mais…, commença Zélos.
- Ne laisse pas
tes sentiments interférer dans ton jugement. En combat cela pourrait vous être
fatal. Pour toi… et pour elle, le coupa Kratos. Je ne nie pas que ce qui vient
de se produire soit horrible. Mais rappelles-toi qu’elle n’est pas seulement
une femme. C’est une guerrière accomplie de Mizuho, réputé pour le dur entraînement
qu’ils font subir à leurs aspirants. Et elle a passé l’épreuve avec succès
puisqu’elle vous accompagne. Elle n’est pas une petite chose fragile à
protéger. Ce serait une insulte, à sa formation de ninja et aux souffrances qu’elle
a enduré jusque ici, que de penser ainsi.
- Qu’est ce que
tu essayes d’insinuer par là ?
- Rien… Je fais
état de ce qui est, et que tu as peut être tendance à oublier. Je ne te juge
pas. Ce que tu as fait est fait. Je te met juste en garde contre un
comportement qui pourrait nuire au groupe entier.
- Qui es-tu à
la fin ? s’écria Zélos en attrapant Kratos par le col de son vêtement,
l’obligeant ainsi à lui faire face. Comment peux-tu dire de telles
choses ! C’est quoi ce discours sur Sheena et le fait que je veuilles la
protéger ? Ce qui n’est pas le cas d’ailleurs… .Quel est le rapport avec
le combat que nous menons ? Et la sécurité des autres ? Qu’est ce que ça a
avoir avec le fait qu’elle a faillé être violée ? Et bon sang, d’où
sort-tu avec tes propos grandiloquents ? Hein ! Tu ne sais rien de
moi alors ne me juge pas !»
Il était en
colère contre lui-même de se mettre dans un tel état et de donner à Kratos des
ouvertures pour l’atteindre. Cependant, il avait beau essayer de se convaincre
que son attitude était puérile, il n’arrivait plus à rester maître de lui-même,
et ce depuis tout à l’heure. La perspective de perdre le contrôle de la
situation l’agaçait au plus haut point
Lorsque le
mercenaire avait parlé de la sécurité du groupe, Zélos avait tiqué et pâlit.
Avait-il découvert sa trahison ?
D’une main, il
desserra sans aucun mal la poigne de l’Elu du Mana.
- N’oublie pas
ce que je viens de te dire… . C’est pourquoi je suis toujours en vie… Tâches de
t’en souvenir à l’avenir, avant de faire quoique que soit de stupide. C’est un
conseil, dit-il avant de s’éloigner avec nonchalance.
Zélos suivit
d’un regard de braise le mercenaire jusqu’à ce qu’il disparaisse de son champ
de vision. Les paroles de ce dernier l’avaient ébranlé plus qu’il ne voulait le
croire. Mais si il fouillait au fond de lui, force lui était de constater qu’il
avait raison. Il devait prendre garde à ses pulsions. Dans le cas contraire, on
allait finir par le percer à jour. Bien malgré lui il chercha des yeux, sur le
haut mur de pierre, la fenêtre de l’invocatrice. Et il resta ainsi dans le vent
glacial venant de l’océan, la tête levée vers le ciel.
Assise sur le
matelas aux cotés de l’invocatrice dont elle caressait distraitement les
cheveux comme pour l’apaiser et la rassurer, la demie-elfe analysait la
situation. Tout son corps de femme se révoltait et se révulsait à l’idée de
l’agression dont la jeune ninja venait de faire les frais. Comment les hommes
pouvaient-ils agir de la sorte ? Elle sentait que même Préséa avait été
choquée. La fillette avait su ériger autour de son cœur et de son âme une protection
difficile à briser… pourtant… pourtant en cet instant, Raine voyait danser dans
ses yeux une lueur d’angoisse qu’elle n’avait jamais perçue auparavant.
Habituée au silence de son amie et sachant qu’il ne fallait pas s’y fier, le
Professeur Sage se leva et vint s’accroupir aux cotés de Préséa qui regardait à
travers la fenêtre.
- ça va Préséa ? interrogea-t-elle.
La fillette
hocha la tête au bout de quelques minutes, d’un air mal assurée. Le silence
s’installa à nouveau dans la pièce, seulement troublé par les cris stridents de
quelques mouettes se laissant porter par les courants aériens. Raine se prit la
tête dans les mains.
- Comment
peut-on faire une pareille chose ? demanda soudain Préséa.
La question
n’avait pas d’interlocuteur particulier. La fille à la hache semblait seulement
s’interroger à haute voix. Néanmoins, Raine essaya d’y apporter une réponse.
« Je ne
sais pas, finit-elle par dire, impuissante pour une fois. Le désir des hommes
est parfois si fort qu’il les transforme en véritables animaux. Ce n’est plus
la raison qui les habite dans ces moments là… . Sheena possède une arme puissante
mais à double tranchant… Son corps lui permet de séduire et de tenir la gente
masculine en son pouvoir, et cette arme là est redoutable, tu peux me croire.
Tu ne peux pas imaginer la portée du pouvoir de séduction d’une femme, tu es
encore un peu jeune. Saches toutefois qu’il permet de faire et défaire des
empires. Cependant, le revers de la médaille est tout autre. Il arrive parfois
qu’on devienne une proie facile. Un peu trop facile même…
- Mais Sheena
n’a pas désiré tout ça ! Elle n’a rien fait pour ! C’est
injuste ! » s’écria la fillette visiblement aux bords des larmes
malgré toute l’assurance dont elle faisait preuve d’ordinaire.
Raine fut
surprise par ce brusque accès d’humanité, si rare chez la combattante à la
hache, et se leva afin de la prendre dans ses bras.
- Oui, je le
sais, murmura-t-elle doucement tandis que Préséa tremblait comme une feuille.
L’incident
l’avait choqué bien plus que le Professeur ne l’aurait cru.
- Et c’est bien
cela le plus triste dans l’histoire, poursuivit-elle. Elle a joué de malchance…
Comment va-t-elle réagir à présent ? Il nous faudra attendre qu’elle se
réveille pour le savoir…
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Les dents de la mer
Soudain, quelque chose lui attrapa les chevilles.
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